Km 16 318
On est trop content d’être en Colombie et surtout d’y être arrivé par voie terrestre. Pour fêter ça, on termine cette première journée avec la visite de Lajas, un sanctuaire religieux à seulement quelques km de la frontière. On descend le flanc d’une petite vallée très raide. Au fond, l’église est construite sur un pont de briques. Il y a pleins de petites décorations, des chemins avec des points de vue différents et même une petite cascade. L’église est construite directement contre la roche. À l’intérieur, il y a une image de la vierge peinte sur la roche, c’est le lieu de vénération des fidèles. Comme il fait beau, on prend des bières et on s’assoit sur un petit muret avec vue sur l’église. A la nuit tombée, le sanctuaire est illuminé de pleins de couleurs, on dirait plutôt un château de Disneyland qu’une église. On se retire dans notre tente qu’on a installé à quelques pas à côté du départ de téléphérique.
Le lendemain, nous arrivons à Pasto, la première grande ville en Colombie. On la laisse rapidement derrière nous pour nous diriger vers Mocoa, une petite ville à l’entrée de la forêt amazonienne. En chemin, nous passons par la Laguna La Cocha et son charmant village portuaire sur pilotis. On enchaîne les montées et descentes dans une végétation de plus en plus dense, puis on voit la plaine amazonienne s’étendre devant nous. Après un bivouac au bord d’une rivière cristalline où les locaux lavent leurs motos, leur linge ou juste les cheveux, on continue notre route vers le nord. On a encore une petite chaîne de montagnes à traverser, puis on descend dans une vallée large et très basse jusqu’à Pitalito. On a chaud (même très chaud), on a définitivement laissé l’altiplano derrière nous. À Pitalito, on fait une journée de repos chez Darío et sa famille très aimable rencontrés sur Warmshowers. On en profite aussi pour faire un tour jusqu’au site archéologique de San Agustín pour observer les énigmatiques statues taillées dans des rochers volcaniques. La culture qui les a taillées a disparu avant l’arrivée des espagnols et n’a laissé aucune trace écrite. Les archéologues ne savent donc quasiment rien sur ces statues à part qu’elles datent d’il y a environ 2500 ans.
Après avoir quitté Pitalito, on se dirige déjà au prochain site archéologique majeur : Tierradentro. Il s’agit de plusieurs tombes creusées dans les montagnes et accessibles via des escaliers en colimaçon très raides. On fait le circuit de plusieurs km à pied pour découvrir des tombes de plusieurs tailles, quelques-unes décorées de visages gravés dans les piliers et/ou des peintures de formes géométriques en rouge, noir et blanc sur les murs et le plafond. Entre ces petits cimetières, on passe sur des petits chemins de montagnes, avec des belles vues ou entre des plantations de café où la récolte a commencé.
De retour dans la vallée, il nous reste une dernière visite avant d’arriver à Bogotá, le désert de La Tatacoa. Habitués aux grands déserts comme Atacama au Chili et Séchura au Pérou, on s’attendait a une grande étendue aride. Mais La Tatacoa n’est pas très grande, on voit toujours le vert à l’horizon et sur les côtés. C’est la couleur rouge et les formations rocheuses qui font sa renommée. Après une nuit en tente directement au bord du désert, on passe une matinée à se balader dans ces petits vallons rouges creusés par l’eau pendant des siècles. On se sent presque un peu dans un décor d’un film de cowboys. Puis on retourne dans la civilisation et sur le chemin de Bogotá qui est ponctué de belles rencontres, notamment une famille qui nous invitent d’abord à des bières en terrasse d’un bar, puis de passer la nuit dans leur finca. Ça nous donne la dernière énergie nécessaire pour la montée dans la cordillère jusqu’à Bogotá. Quand on arrive chez Claudio, notre hôte, on est crevés. Place au repos pour 2 semaines maintenant car Matthieu doit travailler dans la capitale colombienne. Cela va nous faire du bien avant de découvrir le nord du pays !
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Le Sud de la Colombie